Lâchez moi les nénés, s’il vous plaît. (première partie)

-« Ha tu veux allaiter? Mais si t’as pas de lait? »

Ha oui c’est vrai ça, j’y ai pas pensé. Du tout. Merde.

Je suis tellement convaincue par l’allaitement, j’en ai tellement rêvé, l’idée du lait en poudre m’angoisse tellement que je n’ai pas pensé, ne serait-ce qu’une seconde, que, peut-être, je n’aurais pas de lait.

Le lendemain j’ai été faire brûler des cierges. En proie à une crise d’angoisse de l’espace j’ai explosé mon budget « bougies bénites » de l’année.

Je vous entend rire mais je vous signale que ça a dû marcher parce que, depuis la minute où je suis devenue maman, je suis une vraie vache laitière.

Et ce que j’ai ressenti quand, après juste quelques minutes de vie, on a mis Maxine à mon sein et qu’elle s’est mise a téter était un vrai moment de grâce personnelle.

Alors pourquoi vouloir allaiter à tout prix?

Premièrement parce que j’ai été un bébé allaité et que ça fait 30 ans que j’entends ma mère dire que c’est « ses meilleurs souvenirs de maman ». En plus ma mère et moi on est HYPER proches et je suis persuadée que ça a joué (en plus du fait que mon père s’est barré juste avant que je naisse et qu’on s’est débrouillée toutes les deux bien sûr, mais je préfère penser que c’est l’allaitement… Bizarrement.) Et encore en plus je n’ai jamais été malade. Enfin, jusqu’à mes 25 ans. Depuis c’est n’importe quoi (probablement parce que c’est l’année où j’ai passé 3 mois à arroser du coton Monsanto mais bon, passons.) . Mais petite en tout cas, je n’ai jamais été malade. Et j’ai grandi en Auvergne avant le réchauffement climatique. Et j’étais le genre de petite fille a qui on ne pouvait pas faire mettre un bonnet. Voilà.

Ensuite parce que l’année de ma grossesse y’a eu le scandale Lactalis. Autant vous dire que pour une angoissée de la vie comme moi ça a été le coup de grâce.

Parce que c’est écolo (avouez, vous l’avez pas vu venir celle là!). Et oui! Le lait en poudre c’est 4700 litres d’eau pour produire un kilo. En plus des emballages, du transport et autres joies qui vont bien pourrir notre pauvre planète qui n’en peut déjà plus. Sachant que je suis le genre de meuf qui récupère l’eau de la douche pour tirer la chasse, celle de pluie pour arroser le jardin et celle du sèche-linge pour arroser mon pied de vigne (oui, j’ai un pied de vigne) je vais pas dépenser 4700 litres sur mon « crédit empreinte carbone perso » pour un kilo de poudre alors qu’avec deux litres d’eau potable par jour je fabrique, moi même, avec mes nénés, assez pour nourrir mon bébé.

Ça diminue considérablement les chances d’avoir un cancer du sein. Et comme je suis hypocondriaque, je mets toutes les chances de mon côté.

Ça aide bien à perdre les kilos accumulés pendant la grossesse. Vu que ma taille 38 est le truc qui me manque le plus, juste après le rosé en tonneau, là aussi, je mets toutes les chances de mon côté.

En plus de tous les bienfaits pour le bébé prouvés par la science bien entendu.

Donc voilà, j’ai toujours voulu allaiter. Et du coup, j’allaite. Depuis 5 mois.

Alors bon, soyons honnêtes deux minutes, j’en veux un peu à ma mère parce que les nuits sans sommeil et l’impossibilité de quitter ma fille sans une organisation bien précise ne sont pas pour moi « mes meilleurs souvenirs de maman ». Et en ce moment elle a les dents qui travaillent et elle ne fait pas la différence entre son anneau à dentition et mes tétons. Ça fait tellement mal que j’espère qu’elle aura jamais de dents. Sérieusement.

Mais à part ça. Je kiffe.

  • Les longues heures avec mon bébé contre moi. (même si des fois, les heures sont un peu trop longues, mais bon, je lis beaucoup de livres, c’est déjà ça…)
  • Avoir cet espèce de pouvoir magique qui arrête tous les pleurs. (et franchement, les nénés, c’est plus classe qu’une baguette magique).
  • Ne pas avoir à penser à trimbaler les biberons et tout le matos. (c’est déjà bien assez chiant de penser à tout le reste).
  • Ne pas avoir à toujours être sûr qu’on a la réserve de boites assez pleine avant les weekends, les jours fériés… (c’est déjà bien assez pénible de prévoir pour les clopes).
  • Les économies. (je suis Auvergnate je vous dit!).
  • C’est bio. (moi j’aime bien le bio, appelez moi bobo si vous voulez).
  • Savoir qu’il y a une chose, une seule, que je suis la seule à pouvoir faire pour Maxine. (c’est égoïste mais je m’en fiche).

Alors, oui, bien sûr, des fois j’ai l’impression d’être plus enchaînée qu’attachée à mon bébé, je ne peux pas la laisser au pied levé parce que je dois tirer mon lait et elle ne fait toujours pas ses nuits parce que le lait maternel est digéré vachement plus vite que le lait en poudre. Mais quand même, je suis contente de mon choix et quand c’est dur (parce que des fois ça l’est), je m’accroche, parce que je me dis que quand elle sera ado et qu’elle ne voudra plus que je la dépose devant le lycée j’aurais pour toujours ces moments fabuleux et tellement particuliers que sont ceux que l’on partage quand je la nourris.

Alors voilà, pour moi, très personnellement, l’allaitement c’est trop bien et je le recommande à toutes celles qui on pour projet de se reproduire, je l’encourage même.

Si seulement, SEULEMENT, y’avait pas les gens… (la suite au prochain épisode)

3 commentaires

  1. Ah, l’allaitement !! Continue autant que tu peux, c’est super pour toutes les raisons que tu as énoncées. Et c’est effectivement pas possible pour toutes. Moi aussi, je voulais allaiter pour les mêmes raisons que toi, sauf que, voilà, des nénés ENORMES mais pas un pète de lait, enfin, quand je dis pas un pète, c’était quelques millilitres mêmes pas suffisants pour mon bébé de 1.500kg. Bon, l’accouchement prématuré à 31SA avec césarienne y est peut être bien un peu pour beaucoup. Bon, enfin, j’ai quand même tenu 2 mois en allaitement mixte !!
    Tout ça pour te dire que si tu as trop de lait, pense au lactarium, qui récupère le lait de femme en « surproduction » pour les bébés prémas nourris exclusivement au lait de femme !

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