To cododo or not to cododo

« Le cododo c’est vachement bien, ça créé un lien encore plus fort avec ton bébé ».

Ok Super!

« Le cododo faut surtout pas, après tu peux plus jamais sortir ton gosse de ton lit ».

Ha. Merde.

Notez bien que la première personne avait un enfant, la deuxième non.

Dans les deux cas, j’avais rien demandé.

Alors très personnellement on avait, Arnaud et moi, un avis très arrêté sur le sujet. On a beaucoup d’avis sur beaucoup de sujets. Il était HORS DE QUESTION que Maxine dorme avec nous. Jamais. Je revois encore le regard dépité de notre sage femme quand on lui a dit que jamais, au grand jamais, notre bébé ne mettrait ses petits pieds dans le lit conjugal. Elle a essayé de nous dire qu’on changerait d’avis, on l’a envoyé péter, genre la meuf, qu’est ce qu’elle y connait à la parentalité?!

Depuis, elle se fout de ma gueule gentiment à chaque fois qu’on se voit.

Voilà voilà.

Bon alors on est pas des monstres non plus, on lui avait installé un joli coin dans notre chambre avec un joli couffin vintage, une table à langer, un vieux fauteuil hyper classe pour les tétées, un mobile avec des petits moutons. Tout bien comme il faut. En théorie.

En pratique la première nuit Maxine a décidé qu’elle était bien trop loin de nous. Elle a pleuré toute la nuit. A chaque fois je me suis levée pour allaiter dans le fauteuil et je l’ai remise dans son lit après. A peu près 2000 fois dans la nuit. Minimum.

La deuxième nuit, sur les conseils de la sage femme, on a rapproché le couffin de notre lit. (J’étais dégoûtée parce que ça pétait toute la déco). C’était un peu mieux mais pas encore trop ça. Mais on a tenu bon.

Au bout d’une semaine j’en pouvais plus de me lever toutes les cinq minutes donc Arnaud allait la changer, il me la donnait dans le lit et quand elle avait fini il la remettait dans le couffin.

Et puis un jour il s’est endormi et moi aussi. Et Maxine a passé la nuit dans notre lit.

Le matin j’étais partagée entre le fait que j’étais fanée d’avoir cédé à un de mes grands principes mais que quand même j’étais un peu moins crevée. (Un jour je vous ferais un article sur mes grands principes qui sont passés à la trappe parce que c’était une question de survie, on va bien rigoler).

Du coup après quelques belles séances de schizophrénie, plus de lecture d’articles sur internet que de raison et plusieurs heures de débat avec moi même j’ai décidé que c’était pas grave si, des fois, elle dormait avec nous.

Et comme la première fois tout s’était bien passé je n’avais plus peur de l’écraser dans mon sommeil.

Aujourd’hui elle a presque six mois, voici mon avis personnel.

Les mauvais côtés:

  • Faut prendre des positions chelous qui font très mal aux épaules et au dos.
  • L’étoile de mer et le hameçonnage de couette, c’est fini.
  • Des fois on se réveille en panique parce qu’on sait plus si elle est dans le lit, dans le sien ou si elle est tombée par terre.
  • Y’a une fille entre mon mari et moi. Littéralement.
  • Si on dort trop longtemps on est réveillés par la couche qui a pas tenu le choc…

Les bons cotés:

  • J’ai gagné de précieuses heures de sommeil.
  • Les calinous trop, trop, TROP mignons.
  • Des fois elle a géré les tétées toute seule en se mettant au néné quand elle en avait besoin et j’ai presque fait des nuits complètes. Presque.
  • Le réveil est plus doux parce qu’elle ne pleure pas, enfin, moins fort en tout cas, pour attirer notre attention.
  • J’ai une raison de réutiliser mon coussin de grossesse en faisant ainsi les 30 euros les mieux investis et les plus rentables de 2018.
  • J’ai gagné de précieuses heures de sommeil. Ça vaut LARGEMENT que je le mette deux fois.

En fait ma plus grande peur avec le cododo avant d’avoir Maxine c’était qu’elle prenne l’habitude de dormir avec nous et qu’elle ne puisse pas s’endormir et dormir toute seule. Comme pour tout il a suffit qu’on y travaille et ça a fini par marcher.

Maxine s’endort toujours toute seule dans son lit quand on va la coucher le soir. C’est juste qu’on sait jamais où elle va finir la nuit. Un genre de vendredi d’avant quoi.

Je ne rate pas les débuts de soirée parce que je dois passer une heure à endormir mon bébé dans ma chambre (ce qui était, soyons honnêtes, une de mes grandes peurs) et si je me suis couchée tard parce que je profitais à fond des quelques heures de calme et de liberté de la journée (oh la vilaine mère indigne!) je grappille des minutes de sommeil en cododo.

Ça marche pour Maxine, ça marche pour nous, tout va bien.

On en reparlera dans quelques semaines quand elle va aller dormir dans sa chambre. Mais pour l’instant tout va bien.

Il y a eu des moments sans cododo pendant plusieurs jours et des semaines complètes avec Maxine dans notre lit au moins une partie de la nuit. Par exemple en ce moment je suis claquée, ben ça fait trois jours qu’on se réveille avec elle entre nous. Et c’est pas grave. Même des fois c’est hyper sympa tellement elle est kiki.

Une seule fois Arnaud m’a dit que c’était un peu trop souvent, j’ai joué ma carte « si y’a pas de cododo c’est moi qui me lève pour faire téter, le jour où tu feras du lait et où les nuits seront parfaitement équitables tu donneras ton avis mon petit pote ». C’est passé crème. (Ceux qui connaissent mon mari savent que je mens, je lui ai pas dit comme ça, mais c’est ce que je voulais dire, à une vache près.)

Conclusion chacun fait comme il veut, et surtout comme il peut, et si, encore une fois, les gens pouvaient fermer leur g*****, surtout quand on leur a rien demandé, ce serait plus simple pour tout le monde. La parentalité c’est pas une science exacte, c’est la galère pour tout le monde (même ceux qui font style « les doigts dans le nez », comment je les déteste ceux là!) et on navigue tous à vue.

Et à cause des gens c’est comme conduire dans Paris intra-muros, à 17h, quand t’es provincial et qu’il y a 8 GPS différents dans ta caisse. Dont un qui parle une langue que tu connais pas.

Alors devoir s’asseoir sur un, ou même plusieurs principe (et croyez moi, la parentalité tu t’assois sur un bon coussin de principes) c’est pas cool mais souvent, si tu le fais c’est pas par confort mais pour le bien-être de ton enfant, de ton couple, et pour ralentir le vieillissement !

To cododo or not to cododo par moments, ça se traduit juste par dormir or not dormir, nous, on a choisi !

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