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Cet article s’adresse à toutes les mamans que j’ai croisées et côtoyées avant d’être moi même maman.
A toutes celles à qui j’ai dit un jour « non mais moi, quand je serais maman… » (avec une voix de connasse) et qui ont essayé de me dire qu’avant d’être maman on a plein d’idées et de principes mais qu’une fois que le bébé est là c’est une autre histoire.
Quelques exemples très précis (avec une voix de connasse toujours):
- « Mon bébé ne dormira jamais dans notre lit » (épuisée, j’ai renoncé le troisième jour).
- « Je le laisserais pleurer, faut pas être leur esclave non plus! » (elle a trois mois et une fois sur deux, quand elle pleure je pleure aussi et je cours pour la prendre dans mes bras).
- « Accouchement naturel à fond, les femmes ont fait comme ça pendant des siècles, je vois pas pourquoi j’y arriverais pas! » (je bénis chaque jour la personne qui a inventé la péridurale).
- « Je l’habillerais jamais comme moi c’est trop ridicule » (hum hum, la photo parle d’elle même, non seulement on est habillées pareil mais regardez moi ce sourire béat à la con!)
- « Je vais pas changer ma vie complètement parce que j’ai un bébé, faut arrêter quoi! » (je comprends pas qu’on m’ait jamais giflée…)
A toutes celles que j’ai jugées dans ma tête ou a voix haute.
A toutes celles à qui j’ai tenu tête, à toutes celles que j’ai blessées parce que je ne savais pas, et qui ont essayé de me dire que je ne savais pas de quoi je parlais, à toutes celles qui faisaient du mieux qu’elles pouvaient, qui galéraient en essayant de ne pas le montrer et que j’ai heurté avec toutes mes certitudes à deux balles, je vous présente toutes mes excuses.
Je savais pas, et oui, je sais, vous avez essayé de me le dire, mais vraiment, JE SAVAIS PAAAAAAAAAAAAAAS.
Déjà parce que si j’avais su j’aurais jamais arrêter la pilule et parce que si les femmes savaient vraiment à quoi s’attendre l’espèce humaine se serait éteinte il y a belle lurette.
Ceci étant dit, parce que je me souviens à quel point ça me mettait en colère quand on me disait, à juste titre, que je n’avais aucune idée de ce qu’était la maternité je fais ici la promesse de ne pas me comporter comme ça avec les non mamans que je croiseraient tout au long de ma vie de maman et de les laisser découvrir par elles mêmes. Après tout, l’expérience des unes ne fait rien pour celle des autres.
Et puis j’ai été tellement triste parfois, parce que j’ai attendu d’avoir 30 ans pour faire un enfant, j’ai longtemps été seule non maman au milieu de plein de mamans, avec le sentiment d’avoir raté ma vie, de ne pas être intéressante, de n’avoir rien accompli. Alors que ce n’était pas vrai du tout, on avait juste pas les mêmes vies.
Je promets également:
- De ne pas raconter mon accouchement à l’apéro.
- De ne pas raconter mon accouchement aux futures mamans déjà tétanisées par la peur mais qui essayent de ne pas perdre la face.
- De ne pas raconter mon accouchement tout court.
- De ne pas donner de conseils quand on ne m’a rien demandé.
- D’édulcorer du mieux que je peux quand on me demande mais sans mentir non plus. J’en veux tellement à toutes celles qui m’ont dit que c’était « trop hyper génial! » et « hyper naturel, ça coule de source! »
- De combattre le refoulement le plus longtemps possible afin de ne pas oublier.
- De parler d’autre chose que de mon bébé en soirée (parce que pour le coup je n’oublierais jamais à quel point tu te sens comme une grosse merde quand toi t’as pas d’enfant mais que tout le monde ne parle que de sa progéniture).
- De ne pas oublier que même si ma fille est la plus belle de la terre (en toute objectivité bien sûr) tout le monde n’a pas envie de voir des photos d’elle à la pause clope.
- De me souvenir qu’avant d’être maman j’étais une femme avec plein de choses intéressantes à dire et de ne pas devenir une maman #mavie #monsang.
Voilà, et si je ne m’y tiens pas qu’on m’assomme à coup de pelle!
This article is dedicated to all the mothers i met before i became a mother myself.
To all the women to whom i once said « me, when i’ll be a mum… » (with a bitch voice) and who tried to tell me that, before you actually become a mother, you have lots of ideas and principles but it’s a whole other story once you actually have a baby.
Here are a few exemples of what i used to say (still in a bitch voice, obviously)
- « My baby will never sleep in our bed » (exausted, i gave up on the third day).
- « I will let him cry, i don’t want to be his slave » (she’s three months old and once out of twice, when she cries i cry and i run to take her and hold her).
- « Natural labour all the way, women have done it for centuries, i don’t see why i wouldn’t manage » (i now worship the guy who invented the epidural).
- « I’ll never dress her like me, it’s so ridiculous and tacky » (i believe the picture speaks for itself, not only are we dressed the same but look at how stupidly happy i look!)
- « I’m not gonna change the way i live completly just because i have a baby, let’s not be silly! » (i don’t understand how no one ever slapped me accross the face to make me shut up…)
To all the women i judged. Quietly or out loud.
For everytime i stomped my feet thinking i knew better. To all the women that i hurt because i didn’t know, and who tried to tell me that i didnt know what i was on about, to all the ones who were trying their best, who struggled trying not to show it and that i hurt because i was so sure of myself when, if i’m being totally honnest, i didnt have a fucking clue. Please accept my sincerest apologies.
I didn’t know. And yes, i know, you tried to tell me but really, I DIDN’T KNOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOW!
First thing first, if i had known, i would have never got off the pill and because if women really knew what to expect i believe the human race would be extinct.
That being said, i still remember what it felt like to be told, even if it was true, how clueless i was about motherhood i here vow to never say anything to the no mothers that i may meet for as long as i live and to let them discover everything on their own time. After all, experience is different for everyone. And nobody likes a know it all.
Also, i remember how sad it made me sometimes, because i waited to be in my 30’s to become a mother, for a very long time i was the only « non mother » in the middle of plenty of moms, and i felt like a complete failure, not interesting at all, having accomplished nothing. It wasn’t true at all, we just had very different lives.
So i also make the promess:
- I won’t talk about the birth of my daughter during a night out.
- I won’t talk about the birth of my daughter to pregnant ladies who are already shit scared and trying to hold it together.
- I won’t talk about giving birth full stop.
- I won’t give advices that nobody asked for.
- If anybody shall ask i’ll do my best to talk it up but without lying. Because i’m still so mad at all the women who told me it was « natural » and « so awesome ».
- I will fight suppression as much as i can because i never want to forget.
- I will talk about everything but my baby on a night out (because i remember how shitty i felt when i was the only one with no child but everyone would go on and on about their bundle of joy).
- I won’t forget that even if my daughter is the most beautifull baby on earth (obvs!) not everybody wants to see her picture during lunch break.
- I will remember that before i became a mother i was a woman with plenty of interesting things to say and i won’t become a mother who ends up all her sentence with #my life #myblood.
There. And if i don’t keep my promesses i want someone to hit me accross the face with a shovel.
Très jolie articles, j’aime bien la forme et cette certaine ironie qui en ressort… bon courage dans ce nouveau projet et bienvenue dans le monde des mamans où nos émotions sont mis à rude épreuves. Hâte de voir la suite.
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