-« Tu prends quoi comme marque de couches? »
-« On utilise des couches lavables. »
-« Oh quand même là tu pousses un peu. Tu t’embêtes pour rien! »
Voilà voilà…
Alors pourquoi les couches lavables?
Ben parce qu’on est écolos tiens!
Un bébé utilise en moyenne 4500 couches (et oui!) ce qui représente le volume de sa chambre en déchets. Maxine a pas une très grande chambre mais quand je l’imagine remplie de couches usagées pas recyclables (les couches sont incinérées) ça me colle des angoisses de l’espace. Alors je vous voit arriver avec vos « oui mais avec les lessives et tout ben en fait c’est pas plus écolo ». Et bien si! Parce qu’il faut BEAUCOUP d’eau pour produire le coton qui fait les couches jetables. Et en Australie j’arrosais du coton, je l’ai vu, de mes yeux vu! En plus du plastique qu’il y’a autour, une couche jetable=un verre de pétrole, et les emballages et le transport et tout et tout, c’est une catastrophe Thérèse. Les couches lavables comparées aux jetables consomment 3,5 fois moins d’énergie, 2,3 fois moins d’eau, 8,3 fois moins de matières premières non renouvelables et 90 fois fois moins de matières premières renouvelables.
Ensuite parce qu’en plus d’être écolo on est économes. Et à 50 centimes pièce la couche jetable (en moyenne) pour y faire caca dedans, franchement ça me fait chier (c’est pas poli mais c’est dans le thème) de dépenser de telles sommes. 4500 couches à 50 centimes… 2250 euros. Hooooooo, ça fait un beau voyage ça! Ou des paires de chaussures! Haaaaaaa les paires de chaussures!
Bref, personnellement on a investi 190 euros dans des couches lavables d’occasion et on nous en a donné quelques unes en plus, on achète tous les deux mois des rouleaux de cellulose (lavables aussi mais qui ont besoin d’être jetés au bout d’un moment ET qui sont compostables!) qui nous coûtent 16 euros à chaque fois et depuis que Maxine est née (elle a presque 5 mois) on a acheté 4 paquets de couches jetables (pour les déplacements sur plusieurs jours où on ne peut pas faire de lessive). Coût total de l’opération: 250 euros. La couche lavable est l’amie de tes économies!
Et en plus c’est mignon tout plein, et on change de motifs à chaque change, et quand, comme dans mon cas, on a des tocs d’assortiment, et ben on peut assortir les couches à la tenue. La classe absolue.
Et les seules fois où Maxine a les fesses rouges c’est quand on met des jetables. Et quand je dis rouge, je veux dire qui brillent la nuit.
Alors j’entends souvent:
- « Les lessives c’est la galère, c’est chronophage ». Franchement, non. Même au début où on faisait une lessive par jour. Si on devait aller laver au lavoir je dis pas mais Dieu merci on a une machine à laver qui fait tout toute seule. Et après ça prend 5 minutes à étendre. Et vu le nombre d’heures où on est debout au milieu de la nuit, des lessives on pourrait en étendre dix. Facile. Étendu devant la cheminée, c’est sec en un rien de temps.
- « C’est une organisation de fou ». On a une bassine dans la salle de bain où on fait tremper les couches. Le soir après le dernier change on met tout dans le tambour de la machine. En allant se coucher on lance la dite machine. Vers 3h du mat’ on l’étend. Et en fin de matinée on la range. Si vous appelez ça « une organisation de fou » je le rajoute sur mon CV.
- « Y’a des fuites ». Pas plus qu’avec des couches jetables. Et franchement, les pires fuites que j’ai eu, celles avec du caca jusqu’en haut du dos et au milieu des jambes, c’était avec des couches jetables. Comme cette fois merveilleuse où j’ai emmené Maxine chez l’ostéo et qu’elle a rempli, REMPLI, la jambe du pyjama. Et chez mon ostéo y’a pas d’endroit pour faire un change dans la salle d’attente. Et elle avait du retard. Voilà voilà.
- « Je veux pas avoir du caca sur les mains ». Parce que ta Pampers a jamais débordé? Que celle qui n’a jamais, absolument jamais, touché (ne serait-ce que par inadvertance) du caca de son bébé me jette le premier lange. Et puis encore une fois, je ne les lave pas à la main, je n’ai pas plus de caca sur les mimines que les autres mamans. Merci la machine à laver qui libère les femmes depuis les années 60.
- « En sortie c’est pas pratique ». Avec un sac à langer, et il me semble qu’on en a toutes un, y’a pas de soucis. Un sac plastique pour mettre les sales bien fermées et le tour est joué.
- « Ça sent pas bon ». C’est pas vrai. Vous pouvez venir renifler Maxine si vous voulez, je vous jure, elle pue des pieds mais pas du derche. Enfin, pas plus qu’un autre bébé je veux dire.
- « Il faut les frotter au savon avant de les laver ». Et non, vu qu’on fabrique notre lessive au savon de Marseille (écolos je vous dit!) pas besoin. Elle est pas belle la vie?
Et je rappelle à toutes les personnes nées avant la fin des années 60 (parce que bizarrement c’est celles qui comprennent le moins notre démarche) que vous avez porté des couches lavables, vous n’en êtes pas morts, vos mères non plus. Et elles, elles n’avaient probablement pas de machine à laver. Je dis ça, je dis rien.
Et je vous rappelle que le mois dernier les fabricants ont été convoqués à Bercy parce que y’a un sacré paquet de trucs dedans qui ne sont pas censés toucher les fesses de nos merveilles. Et c’est pas parce qu’on en entend plus parler qu’ils ont rectifié le tir. Non, je n’ai pas confiance dans les multinationales. Je pense qu’ils sont plus concernés par leurs profits que par notre santé dans ces trucs là.
Alors oui, je sais, je prêche pour ma paroisse, je suis hyper convaincue tout ça tout ça, mais si on veut sauver la planète, enfin ce qui peut encore l’être, il faut se retrousser un peu les manches. Et si juste avec les couches lavables j’évite 35 m3 de déchets c’est déjà hyper classe. Enfin moi je trouve.
Alors encore une fois, je ne dis pas que j’ai la science absolue et que tout le monde devrait faire pareil (mais je vous signale quand même que quand tout le monde était aux couches lavables parce que les jetables n’existaient pas la planète étaient en bien meilleure santé), je comprends le coté pratique du jetable mais je ne supporte pas son impact sur l’écologie, je dis simplement que j’aimerais bien qu’on me foute la paix.
En fait, j’aimerais juste qu’on me lâche la couche.
*Source des chiffres « famille presque zéro déchet » de Jérémy Pichon et Bénedicte Moret. Livre que je recommande, grandement, à tout le monde!
Tout à fait d’accord avec vous. Malheureusement, les mauvaises habitudes de consommer
, installées depuis des dizaines d’années ne partent pas facilement. Et les gens avec leur jugement quand ils ne sont pas au courant de la question, c’est super agaçant. Mais l’enjeu de l’écologie et la lutte quotidienne éco-responsable sont hyper importants pour que l’on abandonne.
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