Lettre à ma fille, saison 4.

Dimanche dernier c’était la fête des mères.

Pour la quatrième année consécutive, j’avais la gueule de bois. Quelle idée de mettre ça un dimanche aussi? A la saison des barbecues, du rosé frais et autres fêtes médiévales où l’hypocras coule à flots?

Pour la quatrième année consécutive aussi, même si mon foie demandait le divorce, mon cœur a explosé d’amour.

Déjà parce que tu avais écris une chanson avec ton papa. Avec une chorégraphie. Sur l’air d’une chanson de Lorie que l’on aime particulièrement toi et moi. Et que tu me l’a faite à la minute où j’ai posé un pied sur la terrasse, encore dans ta djellaba et avec ton petit air hyper concentré. J’ai fait beaucoup de danse dans ma vie, j’ai vu toutes les comédies musicales de la création, c’était la plus belle composition artistique que j’ai jamais vu.

Ensuite parce que cette année tu as voulu apprendre les DEUX poèmes de l’école, celui des petits ET celui des grands, parce que, je cite, « je t’aime trop, il fallait les deux ».

Et enfin parce qu’à l’école tu m’as fabriqué des cartes à planter et avec ta mamie tu m’as cueilli un magnifique bouquet de fleurs des champs que vous aviez mis dans ma vieille bouilloire orange, c’était de toute beauté.

A midi on a été au restaurant tous les quatre et tu t’es tellement bien tenue qu’on a failli demander à ta grand mère si elle t’avait pas drogué avant qu’on te récupère.

On a mangé un plat de charcuterie dont on avait rêvé depuis presque un an ton père et moi, avec mamie on a bu l’apéro ET une bouteille de vin. Sous prétexte que c’était notre fête. Et on a rigolé comme des petits fous, c’était génial.

Après la sieste tu as continué dans la mignonitude absolue jusqu’à ton coucher. Puis une fois au lit tu m’as rechanté ma chanson, tu m’as redis mes poèmes, tu as mis tes bras autour de mon cou et tu m’as dit le plus beau des « je t’aime ». C’était un des plus beaux dimanches de mon existence.

Comme chaque année je ne sais pas où le temps file et je ne comprends pas que tu sois déjà aussi grande.

Comme chaque année je me colle des baffes d’être devenue le parfait cliché de la maman que je ne supportais pas avant que tu débarques dans nos vies.

Merci ma chérie d’être mon rayon de soleil même les jours les plus sombres. J’espère de tout mon cœur que tu ne te souviendras pas de mes épisodes dépressifs dans ta petite enfance. Mais comme tu as visiblement la même mémoire que ton arrière grand père j’ai bien peur que tu n’oublies rien. Alors j’espère juste que ça ne ternira pas tous tes autres souvenirs.

Merci mon petit cœur de me rendre aussi fière. Que ce soit quand tu expliques les tenants et les aboutissants de l’affaire Balkany à ta maîtresse ou quand tu voles la vedette à la danseuse de la fête médiévale, entre autres grands moments de ta (courte) vie.

Merci mon patachou de toujours autant aimer mes crêpes et mes french toasts. Et merci d’avoir arrêté de crier tout le temps de la préparation. C’est quand même vachement plus plaisant depuis que tu m’aides debout sur ta chaise rouge. Même si tu lèches les œufs crus au fond de l’assiette alors qu’on t’a dit 1000 fois non et que tu piques un morceau de chaque crêpe qui sort de la poêle. Ce qui fait qu’il n’y a pas eu une crêpe parfaitement ronde et entière dans la maison depuis 2 ans.

Merci mon Maxou de toujours aimer courir dehors, promener le chien, ramasser des fleurs, jeter des cailloux, faire de la patouille, gratter le jardin, faire du vélo, les plateaux télé, pique niquer dans le jardin et manger sur la terrasse. Et tous ces petits bonheurs complétements gratuits mais tellement enrichissants qui te rendent aussi heureuse que notre voyage en Laponie pour rencontrer le père Noël mais à moindre coût et vachement plus souvent. Merci de faire de chaque jour une fête avec pas grand chose.

Merci de me piquer mes robes et mes chaussures à talons et de faire un défilé de mode à chaque fois que tu rentres de l’école. Certains diront que tu as un look farfelu mais vu ce que l’on voit à la fashion week ces dernières années moi je pense que tu as un grand avenir de créatrice devant toi.

Merci d’avoir arrêté de me piquer mes rouge à lèvres et de te faire le maquillage du joker avec. C’était drôle la première fois. Mais le reste de la semaine a été longue. Merci aussi d’avoir arrêté les tatouages au stylo bic sur tout le corps. J’apprécie le fait que ce soit « pour faire comme Maman » mais 30 minutes de douche pour tout faire partir ce n’est pas écologique. Merci à ton père d’avoir eu l’idée des tatouages Malabar.

Pour le reste…

Plus les années passent moins je peux te promettre de choses parce que le monde n’évolue pas du tout, DU TOUT, comme je l’imaginais quand j’ai demandé à ton papa si je pouvais jeter ma pilule à la poubelle. Et de manière plus générale absolument rien ne ressemble à ce que j’avais imaginé.

Peut-être parce qu’il est impossible de savoir à quoi s’attendre quand on devient parent?

Je ne peux que te promettre que je serai toujours là, que tu pourras toujours compter sur moi, aussi longtemps que je le pourrai et que je ferai toujours de mon mieux.

Promis. Juré. Craché.

Merci d’avoir fait de moi une femme.

Merci d’avoir fait de moi une mère.

Merci d’être ma fille.

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