Post partum dans ta gueule!

Entre Noël et le jour de l’an y’a eu comme un flottement.

J’étais très fatiguée. Les jours passaient et se ressemblaient plus ou moins. Sortir du lit le matin était une épreuve (genre le cross du collège), pas de réveillon à préparer (encore toutes mes excuses aux viticulteurs pour la baisse de leur chiffre d’affaire en cette fin d’année), je crois que c’est là que j’ai commencé à pleurer sous la douche.

Et cette solitude inter galactique. Avec pourtant toujours mon bébé à moins de deux mètres de moi.

Maxine a commencé a faire des nouveaux trucs. Je crois que j’étais contente mais je crois aussi que c’est parce que je me sentais obligée de l’être. « C’est bien ma chérie t’as trouvé ton pouce! » puis intérieurement « t’as pas trouvé la solution au conflit Israelo-Palestinien non plus ».

Arnaud était de plus en plus à l’aise dans son rôle de papa. Il y avait une vraie relation entre lui et Maxine.

J’aurais dû trouver ça génial.

Moi de mon côté j’avais l’impression que le lien entre Maxine et moi s’était cassé. Je ne comprenais plus pourquoi elle pleurait, je galérais à trouver des solutions, en plus je ne supportais plus ses pleurs alors que j’avais développé des trésors de patience depuis sa naissance, des fois je la laissait pleurer dans son transat. Pas longtemps, juste le temps d’aller pleurer un bon coup sur le balcon et de revenir. Je ne connaissais plus mon bébé.

En fait Maxine avait un peu moins besoin de moi et je n’arrivais pas à le gérer. Vu qu’elle était le devenu le centre de ma vie je ne supportais pas de la voir investir la relation avec son papa. C’était comme si elle m’échappait. A toute allure.

Alors déjà c’est horrible à penser et encore pire à dire (pas étonnant que j’ai mis trois plombes à écrire cet article). Mais en plus à ce moment là je ne le savais pas, c’est ma psy qui a mis le doigt dessus la semaine dernière.

Je traînais comme une âme en peine, je me noyais dans mes angoisses, je pleurais dès que j’avais une minute toute seule, je m’enfermais encore plus chez moi. Il y a même un soir où je me suis dit que vraiment ce n’étais plus possible, j’allais me pendre avec le cordon de la douche, il n’y avait pas d’autre solution. Tout de suite après je me suis trouvé hyper conne. En plus, le cordon de la douche est vachement trop court.

La semaine après le nouvel an j’ai eu un pétage de câble surdimensionné pour une raison toute pourrie ( pire que d’habitude je veux dire) et j’ai réalisé que quelque chose n’allait pas du tout. Vraiment pas du tout.

J’étais en pleine dépression post partum.

Je me suis précipitée chez ma sage femme pour en parler, j’ai rappelé ma psy dans la foulée, j’ai attaqué l’homéopathie (sans y croire mais bon, fallait tout essayer) et j’ai commencé à écrire ce blog.

Merci maman de m’avoir toujours appris qu’il fallait « se prendre le cul à poignées ».

Je ne sais pas lequel des 4 trucs a été le plus efficace (Je suis à peu prés sure que c’est pas les granules. Ne serait ce que parce que j’oublie de les prendre un jour sur deux) mais ça va vachement mieux maintenant. Merci mon Dieu.

J’ai recréé un lien fort avec ma fille parce que ma psy a réussi en un temps record (big up Christine, vraiment.) à mettre des mots sur mes maux.

  • Ce n’est pas parce que ma fille aime son père qu’elle ne m’aime plus moi.
  • En fait c’est normal qu’elle aime ses deux parents. C’est juste que moi je pouvais pas le savoir, mon père était un con.
  • J’ai le droit d’avoir envie de sortir entre filles un soir et passer un bon moment.
  • J’ai même le droit d’oublier que je suis maman quelques minutes.
  • Je ne suis pas obligée d’être Bree Van de Kamp.
  • Je ne suis pas obligée d’être tout le temps contente d’être maman.
  • C’est humain de trouver ça dur.
  • C’est salvateur de le dire.

Ça ne fait pas de moi une mauvaise mère.

Après, à titre très personnel, j’aimerais bien qu’il y ait un genre « d’inspection des mamans ». J’ai toujours eu besoin de la reconnaissance de mes pairs. Je ne sais pas si c’est parce que je suis fille unique ou un problème de confiance en moi mais c’est comme ça. Dans ma vie professionnelle d’avant j’avais toujours besoin d’avoir un certain retour de mes supérieurs et ben là c’est vachement chiant de pas savoir. Moi quand je vais chez le pédiatre avec ma fille j’ai envie qu’il me prenne sur ses genoux et qu’il me dise que je suis une bonne maman et qu’il me donne un bon point. (Il est fort possible que ce soit aussi parce que le pédiatre ressemble beaucoup, BEAUCOUP, à mon père. Œdipe quand tu nous tiens…). En fait moi je voudrais un entretien professionnel avec des spécialistes de la petite enfance pour me rassurer ou me dire quand je chie dans la colle pour que je puisse me repositionner et me reprendre. Mais il parait que ça n’existe pas. Dans le métier de maman il faut te démerder de ton mieux, comme tu peux, mais toute seule.

Grâce à ce blog j’ai découvert que j’étais pas la seule à galèrer. Franchement j’aime pas me réjouir du malheur des autres mais ça fait vraiment du bien de savoir que la maternité est une immense galère (avec des rames de l’espace) où on est hyper nombreuse à pas s’en sortir. Merci à toutes celles qui m’ont envoyé des messages, laissé des commentaires, rassuré. Merci les filles. On en chiera moins si on se serre toutes les coudes et qu’on admet que c’est dur des fois et qu’on en parle à l’apéro.

D’ailleurs en parlant d’apero, je suis dispo, y’a des viticulteurs qui attendent avec impatience que je m’y remette. La libération de la femme c’est la machine à laver. Celle de la mam’allaitante c’est le tire lait. J’en suis persuadée!

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