Mardi Maxine est entrée à l’école.
Oui je sais, elle a que deux ans.
Oui je sais, certains nous prennent pour d’affreux parents que de lui faire « joyeux anniversaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiire! » le lundi suivi tout de suite après du « allez prends ton cartable et files à l’école! » le lendemain matin.
Oui je sais que d’autres pensent que la faire attaquer tout de suite par des journées complètes c’est un peu dur. Voir carrément pute.
Oui, je sais, y’a des gens qui pensent que y’avait vraiment pas le feu aux flaques, et qui, eux, ne pourraient jamais coller leur gamin à l’école à deux ans tout pile.
Alors avant de dire aux gens d’aller se faire avec leur opinion qu’on a pas demandé je préfère expliquer.
Si vous suivez nos aventures vous savez déjà qu’on a déménagé fin mai. Et que depuis nous n’avons pas de système de garde.
Dans l’absolu on aurait pu demander une place en crèche. C’est même ce qu’on pensait faire à la base.
MAIS…
Le jour où on a emménagé le Maire du village nous a appelé pour nous dire que, si besoin, l’école prenait les enfants à partir de deux ans, même si ils portaient encore des couches. Du coup on a réfléchi et voilà ce qu’on s’est dit:
- Est ce que ce serait pas plus pratique vu que l’école est à 5km et la crèche à 15?
- Est ce que ça vaut vraiment le coup de refaire une adaptation en juin alors qu’après ça ferme tout le mois d’août et qu’il faut recommencer en septembre?
- Est ce que c’est vraiment pratique de se taper 30 bornes pour aller la chercher quand je me lève après avoir fait la nuit? (Sans parler d’écologie).
- Est ce que c’est pas mieux pour elle de tout de suite être avec les copains qu’elle aura jusqu’à la fin du primaire?
Du coup on a choisi l’école. Et on s’est arrangé avec nos plannings entre le moment où l’on a déménagé et celui où elle pouvait faire sa rentrée. (Deux ans révolus).
Et on a décidé qu’elle irait les mardis et les jeudis (C’est quand même pas de ma faute si son anniversaire tombait un lundi cette année!), en journée complète parce que quand j’ai fait la nuit j’ai besoin de dormir et parce que, de toute façon, quand elle allait à la crèche elle y allait de 9h à 16h aussi.
On a visité l’école en juin, elle a rencontré sa maîtresse et revisité sa classe début septembre et elle y est retournée avec son papa la semaine dernière en amenant son dossier d’inscription. Et comme la dernière fois elle a lâché la main d’Arnaud pour aller voir sa maîtresse et faire un tour avec elle on s’est dit qu’elle était prête. Des fois faut faire confiance à son enfant. Et faire taire la folie maternelle. A grand coups de pieds au cul.
Donc mardi Maxine est entrée à l’école.
On l’avait bien préparé, elle était assez contente d’y aller. On avait préparé le sac ensemble et tout.
La nuit d’avant elle a très bien dormi. Nous beaucoup moins.
Le matin même je lui ai fait des pancakes à la banane. Elle les a à peine touché. Elle a aussi à peine bu son bibi. A l’intérieur de moi j’étais dans tous mes états qu’elle mange pas, j’avais peur qu’elle ait faim dans la matinée et que ce soit trop long pour elle et qu’elle fasse carnage en pleurant de désespoir et de faim. En dehors de moi j’ai juste dit « Maxine à l’école y’a pas de goûter t’auras plus rien jusqu’à midi » et j’ai posé des fruits secs sur la table. Elle les a mangé.
On était tous prêts à l’heure. (Big up à Arnaud qui n’avait pas été à l’heure à l’école depuis 1998. A peu prés).



Quand on est arrivé à l’école y’a plein d’enfants qui sont venus nous accueillir, nous dire qu’elle était trop mignonne et nous demander comment elle s’appelait. Maxine avait l’air un peu impressionnée de tout ce monde et surtout du bruit de la cour de récréation.
On est rentré dans sa classe, on lui a montré son porte manteau avec son nom dessus, on y a accroché son gilet, on a donné son cahier de liaison et son sac à la maîtresse, Maxine lui a dit « bonjour maîtresse Karine », elle avait l’air contente de la voir.
On lui a fait un bisou et un câlin chacun, on lui a dit « on revient te chercher cet après midi, amuses toi bien », la maîtresse lui a dit « viens on va accrocher ton étiquette au tableau », Maxine lui a pris la main et est partie sans se retourner.
On est resté 30 secondes à la regarder de loin et on est parti.
Et c’est en arrivant sur le parking que je me suis effondrée comme une grosse merde. Doublée d’une hystérique.
A ce moment très précis j’ai regretté toutes les nuits blanches, toutes les tétés trop longues, tous les jours de crèche, tous les moments où je suis sortie fumer une clope pour faire une pause, toutes les fois où je l’ai trouvé pénible, toutes les fois où je me suis demandé si j’étais vraiment faite pour être mère.
A ce moment très précis j’aurais donné n’importe quoi pour me retrouver les pieds dans les étriers et tout recommencer (quand je vous dis qu’être mère ça rend folle!).
J’ai pleuré très exactement 18 minutes (j’ai regardé sur mon téléphone) en fumant clopes sur clopes à la fenêtre de la voiture comme une pauvre désespérée. Avec Arnaud qui essayait de me consoler. (J’aurais pu m’arrêter à 14 minutes mais y’a eu un loupé quand Arnaud m’a dit « ha non mais là c’est sûr, c’est plus du tout un bébé, c’est un enfant maintenant, c’est un nouveau chapitre », j’ai sorti mon deuxième mouchoir).
Puis après je me suis foutu une grande gifle.
Oui parce que, si je suis parfaitement honnête, j’aurais pu, très facilement, rentrer chez moi comme une pauvre âme en peine et pleurer toute la journée parce que mon bébé a grandi, en fumant clopes sur clopes et en scrutant l’horloge jusqu’à 16h20. Mais, déjà, je ne supporte pas les gens qui se morfondent à longueur de journée ET je me suis juré de ne JAMAIS être ce genre de maman là. Alors c’est pas toujours évident mais, quand il faut, je me bats avec moi même et, la plupart du temps, je gagne. Quand je gagne pas du premier coup, je prends Arnaud pour m’aider.
Avec Arnaud on avait prévu le coup, on s’était fait un programme sympa. Il se trouve que mardi en plus d’être la rentrée c’était le jour d’ouverture d’un café jeux dans le village d’à côté, du coup, on y a vu un signe et on a décidé d’y aller. Donc pendant que Maxine découvrait l’école nous on a découvert trois nouveaux jeux de plateau en buvant deux bières. (Je ferais un article complet sur le café en question parce que c’est vraiment trop, TROP bien).
Vers 11h nous avons reçu un texto de la maîtresse pour nous dire qu’après deux petits coups de blues de deux minutes chacun Maxine allait très bien, qu’elle avait fait de la peinture, de la pâte à modeler, de la motricité et que là tout de suite, c’était la récré et qu’elle était sur un vélo. Photos à l’appui.




Comment faisaient les parents angoissés avant l’invention des smartphones? C’est une vraie question.
A 13h nous sommes rentrés à la maison et j’ai été me coucher parce que je faisais la nuit ce soir là. (Et aussi parce qu’après une nuit avec peu de sommeil, une crise de larmes hystérique et deux bières sur un estomac quasi vide j’étais presque saoule, et ça fait mauvais genre pour aller chercher ta fille à l’école).
A 16h30 pétantes on était dans la classe pour la récupérer. Elle était en train de jouer à la cuisine. Elle nous a sauté dans les bras puis le premier truc qu’elle nous a dit c’est « j’ai fait un gros dodo! ». Effectivement elle avait dormi 2h30. (Je rappelle que depuis deux ans on se bat avec elle pour qu’elle fasse la sieste et que ça fait pas très longtemps qu’elle accepte de dormir 1h30 l’après midi. Notre fille est une chèvre!).
Elle avait une super jolie coiffure que la maitresse lui avait faite après la sieste. Une tresse africaine. Pour rappel: j’ai dû apprendre à faire les couettes en lui courant après partout dans la maison tellement elle se laisse pas trop faire.
Elle voulait plus trop partir. Elle avait plein de trucs à nous montrer.
Dans la voiture elle nous a raconté sa journée, c’était trop mignon, on lui a demandé si elle voulait y retourner jeudi, elle a dit oui. (Dieu merci parce que c’était une question rhétorique).
Du coup elle y retourne aujourd’hui et elle est très excitée parce qu’ils fêtent les anniversaires d’aout et septembre et que le matin ils vont faire des crêpes pour le gouter de l’après midi. A partir de la semaine prochaine elle va aussi y aller les lundis matin pendant 8 semaines pour profiter de la sortie piscine. Mardi prochain elle va en sortie scolaire toute la journée, avec un pique nique! Et en fin d’année elle part en voyage scolaire deux jours et une nuit (enfin ça c’est si j’arrive à convaincre Arnaud, et c’est pas gagné.).
Avec Arnaud on a notre première réunion de l’assoc’ des parents d’élève vendredi soir et en décembre on se fait certifier pour accompagner les sorties piscine l’an prochain. Et on est déjà inscrits au conseil d’école. On a envie d’être impliqués le plus possible. C’est aussi une des raisons pour lesquelles on est tous les deux à temps partiel.
Donc la rentrée, c’est fait! C’était pas forcément évident mais comme pour à peu prés tout depuis qu’elle est née, c’était plus dur pour moi que pour elle. Et je remercie tous les gens qui m’ont envoyé un petit message de soutien, tout particulièrement ma cousine que je redécouvre depuis que je suis maman moi aussi et avec qui je suis très heureuse de partager tous ces petits trucs (et vu qu’en ce moment la famille ben c’est pas trop ça, je l’apprécie encore plus! Genre VACHEMENT plus!).
Alors voilà, Maxine est entrée à l’école, Maxine n’est plus un bébé mais Maxine s’est éclatée et c’est tout ce qui compte, pour tout le reste… (Et Maxine sera toujours mon bébé même si dans quelques années elle me demandera de la déposer à l’autre bout du village pour pas être vue avec moi. Ça tombe bien, à l’autre bout du village y’a le bar!).