La quatrième semaine

Il aurait pu ne rien se passer.

Il a même failli ne rien se passer du tout.

Mais…

Samedi en début d’après midi Arnaud et Maxine jouaient en haut et moi je passais l’aspirateur dans la cuisine. Quand le courant a sauté.

Je suis sortie pour réarmer le disjoncteur. J’ai trouvé qu’il y avait une odeur bizarre. J’ai regardé autour de la maison. Il n’y avait rien. J’ai regardé sur la maison. La cheminée fumait (mais genre elle fumait trop sa mère!) une fumée bien épaisse et bien noire. Bref, la cheminée était en feu.

La panique s’est emparée de moi, je suis rentrée dans la maison en courant et en criant « ARNAUDDESCENDSVITEAVECMAXINEYALACHEMINEEQUIBRULEPUTAINDEBORDELDEMERDEFAUTAPPELERLESPOMPIERS! ». J’ai fermé le tirage du fourneau, j’ai jeté de l’eau dans le foyer, j’ai habillé Maxine et on est sorti de la maison pour appeler les pompiers.

Pendant ce temps là Arnaud « cherchait une culotte ». (Parce que ce matin là Maxine avait jeté son caleçon dans la baignoire pleine d’eau pendant qu’il prenait sa douche et pour ne pas me réveiller il n’était pas venu en chercher un autre dans la chambre). Au cas où on perde tout dans un incendie il lui fallait le minimum. Et du coup il a aussi vidé la moitié de la commode de Maxine, au cas où.

Les pompiers ont dit « on arrive », on a attendu dans le jardin. Le temps qu’ils arrivent la cheminée n’était plus en feu. J’étais mi soulagée, mi honteuse de les avoir fait venir. Mais ils ont dit que j’avais bien fait.

En gros y’avait des résidus dans le conduit qui ont pris feu. Et heureusement qu’on était à la maison et qu’on s’en est rendu compte à temps sinon ça aurait pu être une vraie catastrophe.

Pendant que les pompiers démontaient toute la cheminée j’ai appelé ma mère pour qu’elle vienne chercher Maxine parce qu’on allait passer le weekend sans chauffage. Puis j’ai appelé la société qui nous a installé le conduit qui m’a confirmé qu’effectivement, avec le confinement ils étaient fermés le samedi et qu’ils ne pouvaient pas venir avant lundi matin.

J’ai regardé autour de moi. Ça faisait trois jours qu’il gelait à pierre fendre et que ça ne dégelait pas de la journée (parce qu’on habite sur le versant de la colline qui est à l’ombre du 15 novembre au 15 mars, dixit le voisin), j’ai fait un calcul mental rapide de combien de pulls en laine j’avais dans mon armoire et de combien de cubis de rosé il restait dans le cafoutche. Je me suis dit que ça allait le faire.

Maxine, pas traumatisée pour deux sous, était très contente de voir des pompiers en vrai et en pleine action, surtout quand y’en a un qui est monté sur le toit avec l’échelle et qu’elle a commencé à l’appeler Batman. Et puis elle était ravie qu’ils « préparent la cheminée pour le papa Noel ».

Les pompiers sont partis (Maxine les a applaudi en leur disant « merci et bravo ») et ma mère est arrivée.

Maxine était trop contente de la voir et lui a sauté dans les bras. On a préparé la valise et elles sont parties.

Une fois tous les deux on a ressorti notre petit radiateur électrique d’appoint, on s’est habillés comme des oignons et on a décidé que tant qu’à avoir un weekend sans enfant on allait en profiter. Donc on a attaqué l’apéro. Et on a passé une super soirée. Bien sûr, si il avait fait 18 et non pas 10 dans la maison ça aurait été encore mieux, mais il faut parfois faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Le dimanche notre voisin nous a sauvé de la glaciation en nous prêtant un chauffage de chantier et j’ai ressorti le petit radiateur soufflant (qui chauffe la salle de bain en 15 minutes mais utilise ce faisant une centrale nucléaire à lui tout seul) histoire de pouvoir prendre une douche dans des conditions acceptables (parce que 8 degrés dans la salle de bain je peux vraiment pas, j’ai tout donné quand j’ai passé deux semaines en Tasmanie en hiver, je peux plus!).

On a profité de la journée pour faire un peu de bricolage et repeindre le fourneau en noir. Et aussi ne rien faire. Parce que des fois ça fait du bien. Et aussi parce que quand t’es sous un legging, un jean, un sous pull, un pull, une veste en pilou pilou, un snood et 3 plaids avec un bonnet sur la tête dans le salon, c’est plus dur de se motiver.

Le lundi matin les ouvriers sont venu tout remettre en état de marche et je suis partie chercher Maxine pendant qu’Arnaud réchauffait la maison.

Ce qu’on a appris de ce weekend:

  • Les draps et les pyjamas en flanelle c’est la vie.
  • Les leggings et les caleçons Damard aussi.
  • Je chéris encore plus mon édredon en plumes.
  • Pouvoir compter sur ma mère pour débarquer en 45 minutes chrono est une chance inestimable en cas de pépin.
  • Les pompiers qui arrivent en 25 minutes, vu où on habite, c’est très bien pour un feu de cheminée. En cas d’infarctus c’est un peu la merde. (Mais on peut pas tout avoir, on a choisi de vivre dans la forêt au milieu de nulle part).
  • Quand ils viendront vendre leur calendrier on leur donnera un billet. Et on leur paiera un coup.

A part ça.

La cuisine de la semaine:

  • Un rôti de porc au flageolets.
  • Des muffin salés « brunch » de l’espace.
  • Des pâtes à la carbonara.
  • Des chips maison.
  • Un gratin de chou fleur.
  • De la soupe potiron/potimarron/pommes de terre/rave.
  • Des yaourts et des crèmes chocolat.
  • Des cookies banane/beurre de cacahuètes.

Les films de la semaine:

  • Joker pour Arnaud. (Parce qu’il était tellement désespéré par l’OM mercredi soir qu’il avait besoin de se laver les yeux avec autre chose).
  • Je suis au fin fond de la désespérance de moi même car totalement addict aux « Real Housewives of Beverly Hills ». J’arrive pas à m’arrêter. Je pourrais vous dire que c’est pour « poser le cerveau » mais comme je trouve que cette excuse n’est acceptable que quand on a trouvé le vaccin contre la Covid ET la solution au conflit Israelo Palestinien dans la même journée je vous dirais juste que c’est parce que je suis désespérante de bêtise.
  • Tintin pour Maxine.

La musique de la semaine:

  • Des comédies musicales.
  • De la musique médiévale.
  • Les cowboys fringants.
  • Raiponce.

Les lectures de la semaine:

  • Rustica et Historia (y’avait une interview d’Alexandre Astier) pour moi.
  • Historia et sciences et avenir pour Arnaud.
  • Tibou, pomme d’api, Popi et Martine pour Maxine.

Le truc désespérant de la semaine (à part ma personne):

  • Les poules refusent de rester dans leur nouveau poulailler et trouvent sans arrêt des moyens d’en sortir.

Les activités prévues pour la semaine prochaine:

  • Nettoyer la terrasse. Pour la 10eme fois en un mois.
  • Construire un Guantanamo pour poules.
  • Cuisiner une poule au pot si y’en a une qui s’échappe.

Et vous comment ça va?

Un commentaire

  1. Grosse frayeur !

    C’est arrivé une fois à mes parents quand j’étais petite, c’est vrai que c’est flippant toute cette fumée… Du coup après ça ils ramonaient encore plus minutieusement la cheminée !

    Elles se sont crues dans Prison Break tes cocottes !

    J’aime

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