Mais t’es pas là…

… mais t’es où?

C’est bon? Vous l’avez dans la tête? Ne me remerciez pas, ça me fait plaisir.

Bientôt deux mois que je n’ai rien écrit.

J’aimerais vous dire que j’étais débordée mais ce n’est pas vraiment le cas.

J’aimerais vous dire que tout allait bien mais ce n’était pas trop ça non plus.

Alors d’abord rassurez vous, tout va bien là tout de suite maintenant. (et merci à tous ceux qui m’ont envoyé des messages parce qu’ils s’inquiétaient de ne plus vraiment me voir sur les réseaux sociaux).

Après un Noël absolument merveilleux et un réveillon du 31 fabuleux (sur lequel j’ai d’ailleurs commencé un article, que je finirais probablement un jour, et que je vous posterais à un moment qui n’a rien à voir, genre à Pâques) j’ai voulu croire que peut-être, éventuellement, en croisant bien fort les doigts et en s’y mettant tous, 2021 pourrait être mieux que 2020. Ou au moins, un peu moins pourri.

Le 6 janvier les partisans de Trump ont pris d’assaut le Capitole, j’ai brulé le calendrier 2021 et j’ai été me coucher sous un cubi de rosé.

Plus sérieusement, quelque part au mois de janvier, possiblement avant mais avec la folie de la magie de Noël je l’avais pas vu, ça a commencé à plus aller du tout. Dans ma tête et dans mon cœur.

En cause (complétement dans le désordre, pour pas dire carrément en bordel):

  • Une crise sanitaire dont on ne voit pas le bout et dont je ne sais même plus quoi penser.
  • Une situation professionnelle qui, sans être catastrophique, ne m’éclate plus du tout.
  • Une grosse fatigue (moitié à cause de ma situation professionnelle, moitié à cause de mon lutin qui court partout).
  • Gerald Darmanin a dit de la merde. (Ce qui en soit n’est pas nouveau mais j’ai atteins mon seuil de tolérance maximal).
  • Une solastalgie à son paroxysme et complétement incontrôlable.
  • L’impossibilité de combattre la dite solastalgie par l’apero entre copains (putain de couvre feu) ou par le jardinage (putain d’hiver Lozérien où tu manques de perdre un doigt à chaque fois que tu sors).
  • Le foutage de gueule de nos élus face à la convention citoyenne pour le climat (entre autre) qui nous a bien prouvé, encore une fois, que nous sommes gouvernés par des fils de putes (non, je ne mets même plus des petites étoiles pour cacher ma vulgarité, après tout, eux ne cache pas la leur).
  • La culpabilité grandissante d’avoir mis au monde un enfant qui vient de passer presque la moitié de sa vie en « crise globale/pandémie mondiale » et pour qui la suite ne sera surement pas hyper rose.
  • L’incapacité de faire quoi que ce soit pour qu’au moins un de ces problèmes ne soient résolus.
  • Et pour couronner le tout, jolie cerise sur le gâteau avec option chantilly et sauce chocolat, au milieu de la relation fusionnelle entre Maxine et son papa je ne trouvais plus ma place. Ni de mère ni d’épouse.

Voilà, en gros.

Autant vous dire que j’ai vachement bien commencé l’année.

Quand au bout d’un mois et des brouettes j’en ai eu marre de m’apitoyer sur mon sort et de chouiner dans mon coin je me suis rappelé cette grande phrase de ma maman, qui la tient elle même de mon grand père, « Tu t’es levée ce matin? Bon alors va bosser, t’as deux bras et deux jambes, ça pourrait être bien pire ».

J’ai pris ma liste de problèmes bien en face et un par un.

Je l’ai lu plusieurs fois.

J’ai été me chercher un verre de vin.

Je l’ai relu plusieurs fois.

J’ai bien dû me rendre à l’évidence, pour certains problèmes ça allait être plus compliqué que pour d’autre. Oui parce que j’ai vérifié, buter un collègue de boulot ou une personne du gouvernement est puni par la loi. Assez sévèrement d’ailleurs alors que dans certains cas ce serait carrément un service rendu à la nation qui mériterait la légion d’honneur. Mais passons.

Du coup j’ai fait au plus simple.

J’ai commencé par réduire drastiquement mon utilisation des réseaux sociaux. Parce que les #noussachons, le complotisme et le fait qu’apparemment tout le monde soit plus ou moins devenu docteur ou épidémiologiste l’an dernier, c’était plus possible.

Ensuite j’ai limité mon temps d’écoute des infos à un flash, deux maximum, par jour. Je sais ce qu’il se passe dans le monde, à peu près, mais je ne me laisse plus abrutir par l’info en continu. Surtout que, quand c’est en boucle, toute la journée, tout le temps, c’est plus angoissant qu’instructif. ET je n’ai plus aucune confiance dans les médias. Vous vous souvenez d’il y a tout pile un an quand Sibeth Ndiaye se promenait sur toutes les chaînes, TOUTES, pour nous dire que le masque ne servait à rien et que le virus n’arriverait pas chez nous? Vous voyez où on en est aujourd’hui? Voilà voilà.

J’ai posé des congés.

J’ai décidé de voir le verre à moitié plein et de me dire que, même si mon boulot ne m’éclate pas, au moins, j’en ai un.

J’ai écouté des podcasts sur l’éco anxiété et comment la calmer. Et j’ai fait les trucs qu’ils disaient de faire.

Je me suis remise à fond dans Walking Dead. Parce que le post-apo quand t’es une angoissée de l’effondrement c’est presque thérapeutique. Et je fais toujours des cauchemars mais au moins, maintenant, dedans c’est des zombies et ça fait vachement moins peur que l’actualité climatique.

En attendant que le printemps revienne j’ai planifié le potager.

J’ai été « passer le couvre feu » chez des amis.

Un soir de grande crise où je me demandais carrément si Arnaud et Maxine serait pas vachement plus heureux sans moi j’ai passé deux heures au téléphone avec deux copines et une bouteille de rosé. La première, calme, posée, mariée et maman, m’a dit qu’il fallait que je parle avec mon homme. La deuxième, experte du féminisme et du krav maga, célibataire et sans enfant, m’a dit qu’il fallait que je parle avec mon homme.

Donc…

J’ai parlé avec mon homme. Longuement. Genre la conversation a duré 12 heures.

Du coup aujourd’hui ça va beaucoup mieux, l’équilibre est revenu à la maison et ça fait plusieurs semaines que Maxine ne m’a pas crié « t’aime pas maman, tu veux que papa ». Croisons les doigts pour que ça dure.

On a passé deux semaines de vacances tous les trois qui ont été absolument merveilleuses et où on a fait plein de trucs sans sortir de notre forêt. On s’est retrouvés, on en avait besoin, c’était génial. Je vous raconterais.

Aujourd’hui j’ai repris le boulot, c’est loin d’être le goulag, je suis en train de vous écrire en mangeant des muffins et en buvant du thé avec un œil sur les caméras de surveillance. Ça pourrait être vachement pire. Je pourrais être infirmière en réa ou secrétaire pour un connard d’LREM. (Le verre à moitié plein, toujours).

Et quand je sens un risque de rechute je m’accroche à trois petits rituels:

  • Dès le lever je mets mon casque, une chanson de merde mais qui met la pêche, je vais au fond de mon jardin et je danse comme en boite de nuit quand j’étais jeune, jusqu’à la fin de la chanson. (En plus avec mon pyjama Mickey et mon kiki licorne sur la tête, y’a des matins où je mets aussi mon voisin de bonne humeur. Ou peut être qu’il se fout juste de ma gueule. En tout cas il sourit).
  • A chaque fois que je sors fumer une cigarette je fais le tour du jardin et je regarde les bourgeons qui pointent le bout de leur nez, les fleurs qui commencent à sortir, les oiseaux qui reviennent. La nature se réveille et moi avec.
  • Je regarde Maxine. Je la regarde parler aux canards du parc, expliquer les saisons à ses poupées, lire des histoires à ses licornes, surveiller la rivière en attendant l’été, courir partout, s’émerveiller de tout, être heureuse de rien. Et je me souviens que l’extraordinaire est dans les choses les plus ordinaires.

Et vous, comment ça va?

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