Comme je vous le disais hier, on a eu deux semaines et des brouettes de vacances en famille et c’était le top. On a fait plein plein PLEIN de trucs.
Déjà, en bons parents indignes, on a commencé par envoyer notre fille en vacances chez sa grand mère, 3 jours et 3 nuits. D’abord parce qu’entre Maxine et sa mamie c’est une histoire d’amour de fou, ensuite parce que son copain Tao était lui aussi en vacances chez ses grands-parents juste à côté, enfin parce qu’avec Arnaud on avait besoin de se retrouver un peu en amoureux. Et accessoirement on avait toute une partie du terrain à débroussailler, autant on essaie de la prendre avec nous à chaque fois qu’on jardine ou qu’on bricole autant là, vu la taille des ronces et la pente du truc, on pouvait pas le faire avec elle.
Le premier soir c’était la Saint Valentin. On a bu des bières et regardé un film. C’était top! Le lendemain on a fabriqué des bacs à fleurs dans une palette et on y a planté des pensées. On s’est éclaté. Même si on s’est mis quelques coups de marteau sur les doigts. Du coup on a décidé que ça pourrait être ça notre truc de Saint Valentin tous les ans, fabriquer un truc ensemble. Ça nous ressemble vachement plus que les soirées au resto et ça colle bien plus avec nos idées et nos valeurs. La nouvelle tradition est donc lancée.

On a bien profiter de ces trois jours pour faire un maximum de trucs mais, surtout, des grasses matinées en amoureux avec personne qui crie « je veux plus faire dodooooooooooo, je veux mon bibiiiiiiiiiiiiiiii » et des parties de shifumi pour savoir qui se lève. Tout ce sommeil et ce calme dans la maison, quand on a récupéré Maxine on avait rajeuni de deux ans. Au moins.
Du coup, forts de cette énergie retrouvée, on a attaqué notre planning de « chantiers familiaux ».
La première grosse activité a été de ranger les trois stères de bois qu’on nous avait livré. Le boulot de Maxine sur cet atelier là était de faire des siestes d’au moins deux heures chaque après midi pour qu’on puisse s’y mettre. Je sais pas ce qu’elle avait fait chez ma mère mais en rentrant, non seulement elle faisait des grosses siestes, mais en plus elle s’était mise aux grasses matinées, ça tombait bien. Oui parce que ranger trois stères de bois ça a pas l’air hyper compliqué comme ça mais quand, comme nous, t’habites tout en haut d’une côte avec des virages en épingle dedans ben le mec il te décharge ton bois devant chez le voisin, à 50 mètres de la maison et juste avant le tronçon qui grimpe le plus, sinon c’est pas drôle. Du coup Arnaud remontait des brouettes jusqu’en dessous de la terrasse et moi je montais des brassées du dessous de la terrasse à l’appentis derrière la maison. Il y a 15 marches entre les deux. Je n’ai donc plus un pète de cellulite. Par contre j’ai le bras gauche nettement plus développé que le droit vu que c’est sur celui là que je charge les buches en les posant avec ma main droite. J’ai voulu ré-équilibrer le truc, je me suis dit « je vais faire des pompes sur une main », j’en ai fait une et demi, mon nez a côtoyé le carrelage, je me suis dit que ça ferait bien comme ça. La symétrie parfaite c’est surfait de toutes façons.
Quand on a eu fini ça et que le tas de bois était à la hauteur des standards imposés par mon grand père (c’est à dire droit avec rien qui dépasse et le plus proche possible de la perfection) on s’est lancé dans la deuxième activité des vacances. Faire plus de bois.
C’est sans fin. Mais c’est pour avoir chaud alors c’est pas grave.
Du coup on a fait des balades en forêt pour ramasser du bois mort et repérer les arbres déjà tombés à débiter dans un futur proche. On a éclairci des bosquets de bouleaux autour de la maison. Arnaud a scié des troncs. Moi j’ai débité des petites branchouilles au sécateur pour faire du bois d’allumage (rien ne se perd). Maxine a pris sa tronçonneuse pour nous aider. Quand elle en avait marre elle faisait une pause avec ses princesses sur son salon de jardin pour boire le thé.
Pour nous, éduquer notre fille dans la résilience et la décroissance c’est, avant tout, lui montrer qu’on a rien sans rien, à commencer par une maison chaude. Du coup on explique, beaucoup et absolument tout ce qu’on fait, et elle participe. Même si des fois c’est juste en nous tenant compagnie et en nous chantant des chansons. Au moins elle voit que tout a un prix et que rien ne tombe tout cuit.
Quand on a eu fini le bois, ou plutôt qu’on en a eu marre, parce qu’en vrai le bois c’est vraiment jamais, JAMAIS, fini, on est passé au jardinage.
On a retourné les plates bandes (technique des « faux semis » dégottée dans Rustica), planté des tulipes, déplacé des jonquilles et des rosiers, enrichi les nouvelles plates bandes, étalé du compost, planté un poirier et un prunier, de la menthe et du romarin, déplacé des framboisiers, semé du gazon aux deux anciens poulaillers, monté la serre (Maxine a décidé que c’était l’hôtel de ses poupées, pour l’instant j’ai le droit d’utiliser que les étagères du haut), préparé des semis à mettre dedans et planté des trucs sous des abris qu’on a fabriqué avec nos vieilles fenêtres.
On a aussi tenté de vider un peu plus le garage. Je ne comprends toujours pas comment après plusieurs voyages à la déchèterie et un après midi complet à trier, ranger et déplacer des trucs on ai libéré qu’un mètre carré. Je pense qu’il y a des lutins qui viennent y foutre le bordel quand on est pas là. Je ne vois aucune autre explication rationnelle.
Juste avant les vacances, avec ma copine Laura qui nous aide beaucoup sur nos chantiers ces derniers temps (et qui en plus arrive toujours avec une bouteille de rosé pour nous donner du courage) on avait déplacé le poulailler. Les poules avaient fini de nettoyer l’arrière du chalet et j’en pouvais plus de les avoir sur la terrasse de longue. Je suis donc très fière de vous annoncer qu’après trois semaines de tests et de réajustements ainsi que 20 mètres de grillage installés en semi volière on a ENFIN un poulailler étanche. C’est pas dommage! Pour un peu je sabrerais le champagne, vu le nombre de fois où j’ai failli sabrer une poule.
Du coup Arnaud a creusé des petites marches pour que Maxine puisse y monter plus facilement parce que depuis quelques mois elle a de l’argent de poche et pour avoir sa pièce tous les dimanches elle doit m’aider à nourrir les poules et nettoyer leur maison. Certains diront que c’est trop tôt, d’autres que c’est abusé ou que sais je encore. Nous on a eu deux éducations très différentes sur l’argent de poche, après comparaison des deux on pense que plus tôt elle connaitra la valeur de l’argent et que ça se gagne à la sueur du front mieux ce sera pour elle. Pour l’instant elle a deux euros par semaine qu’elle met dans son petit porte monnaie et quand on va faire les courses, si elle voit un truc qu’elle veut vraiment et qu’on estime complétement superflu, elle peut se l’acheter avec. Pour l’instant elle n’en a eu besoin qu’une seule fois. Elle a eu un coup de foudre pour une licorne en peluche rose à paillettes. Je lui ai expliqué qu’elle avait déjà un troupeau de licornes complet à la maison et que, non, maman n’allait pas payer 12 balles une licorne fabriquée en Chine mais que si elle la voulait vraiment, elle avait assez travaillé et qu’il y avait ce qu’il fallait dans le porte monnaie. On est reparti avec la licorne. Elle s’appelle Pouffy. Quand on est arrivé à la maison elle l’a présenté à toutes les autres et après elle les a installé devant son tableau pour leur faire la classe. Je sais pas si c’est parce que c’est elle qui l’a payé ou si c’est juste une coïncidence mais elle y fait vachement attention et c’est la seule licorne qui a le droit de dormir avec elle dans son lit. En plus de Rebelle, Raiponce, deux girafes et une vache je veux dire.
Double effet positif, contrairement à ses parents qui ont attendu d’avoir largement plus de 30 ans pour arrêter d’avoir peur que les poules fassent, je cite, « flapflap », quand il faut les porter (ce qui est tout à fait entendable pour Arnaud qui a grandi à Marseille mais hyper honteux pour moi) Maxine n’a pas peur. Elle leur fait des caresses, des câlins, elle les prend dans ses bras pour les rentrer dans leur cabane et, des fois, elle leur met un petit coup de pied quand elles veulent manger le grain trop vite et qu’elle a pas fini de compter les 8 poignées qu’elle doit leur donner de chaque sac.
On a aussi pas mal avancé sur l’aménagement du chalet. Arnaud a bien avancé la plomberie, moi la déco florale (chacun ses compétences), avec Laura on a verni les planchers et pris un fou rire d’un quart d’heure quand il a fallu remonter le matelas à la mezzanine, le petit jardin derrière est désormais plat et propre et le salon de jardin y est installé, manque plus que le hamac et la douche extérieure, les toilettes sèches sont commandées, si tout se passe bien début avril tout est fini et il sera en location mai/juin/juillet/aout.
Et comme c’était quand même les vacances on a pris du bon temps tous les trois. On a fait de longues balades et de longs câlins, lu plein d’histoires et chanté plein de chansons, pris des goûters devant le chalet et des apéros devant la télé, préparé et mangé tous nos repas en famille, sauté partout et ri comme des fous. On s’est aimé, on s’est rapproché, on a profité.
Et vous, c’était comment vos vacances?