Bienvenue au club

Il y a presque 8 ans on m’a dit « Ce soir tu vas rencontrer Lu, c’est une magnifique plante verte d’1m80 ».

Effectivement elle est très grande. Oui elle est très belle. Par contre pour la plante verte vous repasserez.

Lu est intelligente, elle a du caractère, elle est complétement barrée et elle a pas peur de dire merde. A qui que ce soit. N’importe quand.

Lu aime les batucadas, la musique qui fait boum boum et Céline Dion (ce qui rattrape le fait qu’elle aime la musique qui fait boum boum).

Lu a été la première à comprendre et partager mon amour pour les pyjamas pilou pilou en forme d’animaux. Et elle m’a contaminé avec sa passion pour les plaids.

Le soir où je l’ai rencontré, en l’espace de 2 minutes, elle m’a prêté des fringues, proposé de m’héberger et a partagé un cubi de rosé avec moi en le buvant direct au robinet. Ce soir là on a bu 1000 shooters de Don Diego, on a sauté partout et dansé n’importe comment. On est encore pas hyper sûres de comment on a réussi à rentrer et à perdre personne. Par contre ce dont on est absolument certaines c’est que c’était le début d’une grande histoire.

Et depuis presque 8 ans Lu est mon amie. (Ce qui n’est pas le cas du con qui me l’avait décrite. On aurait dû se méfier…).

La semaine dernière Lu est devenue maman.

Et du coup ça doit faire une semaine que tout le monde ne lui parle que de sa fille. Sans vraiment lui parler à elle. Alors ma copine, celui là, il est pour toi.

Oui, ta fille est magnifique, j’ai vu les photos, bravo, t’as bien bossé.

Maintenant que ça c’est fait… Voici la carte de naissance que personne ne t’écrira, à part peut être Mimi…

Ma chérie je te souhaite la bienvenue dans le club des mamans. Ce monde merveilleux où il n’y a que des filles (et nous, on aime pas trop les filles…), où tout le monde te donne des conseils que tu n’as pas demandé, où tout le monde juge tes choix (et toi, tu as fais celui d’allaiter, espèce d’inconsciente!), où on doit toujours être contente, sereine et débordante de joie et d’amour parce que « être maman c’est le plus beau métier du monde ».

Ce monde fabuleux où tu passes du rire aux larmes, et inversement, en un temps record, où tu penses que tu vas devenir folle plusieurs fois par jour mais où tu oublies tout, en un claquement de doigt, vers la fin de la journée, quand ton bébé te regarde et fais un truc mignon (des fois elle fait rien du tout d’ailleurs, mais t’oublies quand même, c’est juste hyper bien foutu le bordel).

Je sais que tu seras parfaite dans ton rôle de maman, j’ai toute confiance en tes capacités et je sais que tu n’auras aucun mal à dire aux gens d’aller se faire foutre, d’ailleurs, j’ai hâte de voir ça. Et si je peux me permettre, ne te retiens pas, si y a bien un moment où on te pardonne à peu près tout c’est là tout de suite maintenant. Fais toi plaisir.

Depuis deux ans et demi tu es une super tatie pour Maxine et je te promets de te rendre la pareille. Moi aussi je lui lirais « la femme parfaite est une connasse », je lui chanterais « j’irais où tu iras » et « chanson sur ma drôle de vie », je danserais debout sur la table du salon pour la faire rire et je lui ferais plein de câlins. Si, comme ma fille, il lui prenait l’idée saugrenue de ne pas aimer le sommeil, moi aussi j’arpenterais les rues de la ville à tes côtés en chantant des berceuses pour faire en sorte qu’elle s’endorme. Même si on doit faire 5 kilomètres pour 12 minutes de sieste. Tu l’as fait, je le ferais.

Je te promets que je lui raconterais jamais nos bêtises. Sauf si tu les raconte à la mienne. (Dans ce cas là il n’y aura aucune pitié. Et je te préviens, j’ai des vidéos.)

Je te promets aussi que si un jour tu deviens une connasse de #mafillemaviemonsang je t’assommerais à coups de pelle. Et je continuerais à taper jusqu’à ce que la raison te revienne.

Je m’efforcerais d’empêcher Mimi de l’amener chez Mc Do avant ses deux ans. (Enfin, je ferais de mon mieux. Tu connais Mimi.) Et si elle me dit qu’elle veut se faire tatouer dans ton dos je t’appellerais pour te prévenir. Quand on sortira de chez le tatoueur.

Avec Mimi on surveillera les sorties de boîtes le dimanche matin, on sèmera des capotes dans ses sacs à main, on lui apprendra à marcher avec des talons, à les assortir à ses fameux sacs à main, l’art du rattrapage de maquillage après deux heures de sommeil et 30 minutes avant un repas de famille et « le contouring pour les nuls ». On lui montrera où il faut taper un garçon trop entreprenant ou carrément relou et comment se débarrasser d’un « fil à la patte » avec délicatesse mais fermeté. (J’ai envie d’ajouter « te fais pas de soucis » mais je pense que tu commences à t’en faire, et je savoure cette petite vengeance avec bonheur!).

Ma copine je ne te souhaite que des moments doux avec ton bébé. Mais comme je suis de celles qui refusent de mentir sur la maternité je me sens obligée de te dire que des fois c’est difficile. (Non, en vrai, des fois c’est « sa mère la pute de compliqué! »). Mais je te rappelle que je n’habite qu’à une heure et des brouettes et qu’il suffit d’un texto « code rouge » pour que j’arrive en courant. Avec « code noir » j’amène la cave à vin en plus (ouais parce que t’es bien mignonne avec tes histoires de continuer le sans alcool mais à un moment faudra redevenir un peu sérieuse!).

N’oublies pas non plus que si un jour tu ne peux plus voir un bibi ou une couche en peinture (ça marche aussi avec ton mec et ton bébé, ça arrive aux meilleures d’entre nous) tu peux venir souffler à la maison. Ou on peut partir en weekend. Ou se faire un mini apéro express pendant qu’elles sont à la sieste. Promis je ne te jugerais jamais. Je serais même extra compréhensive.

Et si jamais tout va toujours bien, après tout je te le souhaite, il parait qu’il y en a à qui ça arrive (moi je pense qu’elles mentent, mais ça n’engage que moi), je mettrais mon costume de Bree Van de Kamp et on sirotera un petit blanc sur ta terrasse en s’extasiant devant nos progénitures respectives. C’est possible aussi. Je suis très forte en théâtre.

Plus sérieusement ma Lu, profites, de chaque minutes, même les difficiles, même celles où tu vois tes cheveux devenir blancs et tes rides se creuser, même celles où tu ris sans savoir si c’est de nerfs ou parce qu’il y a vraiment eu un truc marrant, même celles où tu cherches si on t’as pas laissé un bon de retour dans ta valise de mater. Profites de chaque minutes parce qu’aucune ne reviendra jamais (tu sais, comme nos années de jeunesse un peu folles… Elles reviendront jamais mais au moins on en a bien profité!) et que chaque minute qui passe ton bébé est un peu moins ton bébé.

Je te promets que pour chaque journée difficile il y aura au moins une minute, parfois plusieurs, où ton cœur explose littéralement de bonheur et d’amour.

Pour finir je te partage mon petit mantra perso. Découvert la fameuse soirée où ensemble on a mis le, non moins fameux, connard à la porte (ceux qui savent comprendront, pour les autres ce serait trop long à vous expliquer), il avait beaucoup de sens ce soir là (le mantra, pas le connard…), il en a eu encore plus quand j’ai eu Maxine. Je pense qu’on peut mettre un « check » à côté des deux premiers. Et s’atteler à la tâche du troisième avec toute la force qu’on a. Dans ce monde plein de #balancestonporc #metoo et autres offenses ignobles faites aux femmes (Dadju est un trés bon exemple) il nous en faudra. Je me fais pas de soucis pour toi, si ta fille est un dixième aussi badass que toi, il pourra rien lui arriver.

Des bisous ma copine.

Je t’aime fort.

Hier, aujourd’hui, demain.

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