Quarantaine, suite et fin, ou pas.

Lundi je n’ai rien écrit parce que je ne trouvais pas comment faire un article complet sur ma journée de lessives (ma vie est absolument passionnante) et comme Maxine est partie en vacances chez sa mamie après le goûter Arnaud et moi avons passé la soirée sur le canapé en mode loques toutes raplaplas (ce que j’ai mis sur le compte du « ouin ouin, on va pas voir notre fille de 3 jours ») .

Mardi j’ai été réveillée par mes poumons qui essayaient de quitter ma poitrine, j’ai mis ça sur le compte de mes « bientôt 20 ans de tabagisme ». Je n’ai rien écrit parce que j’étais pas persuadée que ma journée de ménage vous fascine non plus (passionnante je vous dis !). Le soir mon mal de tronche et moi sommes partis au boulot parce que « essentielle tout ça tout ca ». Je pensais qu’on me testerait mais non.

Mercredi j’ai pas pu dormir parce que les travaux de l’isolation ont repris (oui je suis très contente, mais quand même ça fait beaucoup de bruit). Pour m’occuper et me passer les nerfs j’ai changé tous les meubles de ma salle de bain de place. Et un peu ceux du salon. Et un peu ceux de ma chambre aussi. Le soir ma migraine (que j’ai mise sur le compte de la fatigue) et moi sommes retournées bosser. Je pensais qu’on me testerait, toujours pas.

Ce matin je suis rentrée chez moi à la ramasse complet avec quand même un très très TRÈS gros mal de tronche, genre celui d’après une soirée à boire 20 litres de rosé avec mes copines (vous vous souvenez de cette merveilleuse époque ?). Du coup, sur le principe du « oui t’es hypocondriaque mais enfin quand même on sait jamais » j’ai appelé la pharmacie pour prendre rendez vous pour un test antigenique.

J’ai dormi 3h, j’ai été réveillée par la douce voix de ma fille qui rentrait en trombe dans la chambre en criant « mamaaaaaaaaan on est rentrés, papa s’est perdu on a du Mcdooooooooo ! » (meilleur réveil de la semaine), j’ai mangé avec eux et je suis allée me faire tester.

C’est en sortant de la jardinerie avec un prunier, 6 pieds de tomates, 6 godets de pétunia et une verveine dans les bras que mon téléphone a sonné.

J’ai le covid.

Bordel de putain de merde, j’ai le covid.

J’ai voulu allumer une clope, j’avais pas de feu, j’ai donc fait ce que toute personne normalement constituée aurait fait, je me suis assise dans ma voiture et j’ai pleuré 3 minutes.

Après j’ai appelé mon chef. J’ai été très polie.

Après j’ai appelé ma mère. Parce que du coup elle est cas contact. Et moi je suis au summum de l’angoisse parce que je lui ai laissé ma fille et qu’en bonne catastrophiste je me vois déjà orpheline avant la fin de la semaine (non mais vous inquiétez pas, je vais boire un rosé ça va aller mieux).

Après j’ai envoyé un message à Arnaud pour qu’il appelle son boulot.

Et je suis rentrée chez moi le moral dans les chaussettes.

J’ai eu la secu au téléphone, une dame charmante m’a expliqué qu’avec Arnaud on devait faire chambre à part. Face à mon ton démuni elle a ajouté, je cite, « inch’ Allah il l’a aussi, dans deux jours vous redormez avec ». J’étais morte de rire.

Pour bien m’achever Maxine ne voulait pas me voir en se levant de la sieste (elle est en plein Œdipe, des fois je me demande si elle méritait bien 8 points de suture là où personne ne devrait jamais en avoir et 9 mois d’allaitement).

J’ai donc été pleurer au fond de mon jardin en repiquant des fraisiers, ça m’a détendu.

Quand elle s’est souvenu qu’en fait elle m’aime bien on a été se promener dans les prés. Ses petits bouquets de boutons d’or et les reflets du soleil déclinant dans ses boucles rousses m’ont remonté le moral.

Au repas on lui a expliqué que maman avait le covid et que peut être que papa aussi et qu’elle ne retournerait pas à l’école lundi. Elle a très bien accueilli la nouvelle.

Et juste après, par un phénomène que je ne m’explique pas vraiment, mis à part que ma famille est complètement tarée, Arnaud et Maxine se sont mis à chanter « elle a le covid, elle a le covid » sur l’air de « moi j’ai un rêve » de Raiponce. Ça a duré 20 minutes. Je me suis demandé si il valait pas mieux mourir du covid tout de suite.

Après manger Maxine m’a demandé un coton tige et a entrepris, sous nos yeux ébahis, de tester toutes ses barbies en leur expliquant bien qu’il fallait pas bouger, qu’elle comprenait que c’était désagréable mais que c’était pour leur bien et qu’après il faudrait mettre un masque.

Pour avoir le résultat du test elle a trempé son coton tige dans un verre de jus de pommes.

Les barbies positives ont fini dans le panier du chat (en mode dispensaire d’un pays pauvre) et les négatives sur le canapé. Pour être bien sûre de pas se retrouver avec un cluster à la maison elle a aussi testé ses peluches, même celles qui ont pas de nez.

A force de soigner tout le monde à l’heure du coucher l’épidémie était passée et tout le monde était guéri.

Ce soir je l’ai couché, trop heureuse de l’avoir retrouvé mais complètement dégoutée de pas pouvoir sentir l’odeur de mon bébé quand je la caline.

Bref, j’ai le covid, je vais prendre des actions chez doliprane, mon mec compose des chansons sur mon état de santé et ma fille est le nouveau professeur Raoult.

Et vous, comment ça va ?

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